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Le Festival du Film français de Reykjavik, un bain de cinéma français

Si le blizzard réfrigère généralement Reykjavik au mois de janvier, c’est un autre vent, chaud, qui a soufflé sur la capitale islandaise du 17 au 26 janvier 2025 : le Festival du Film Français de Reykjavik qui a fêté ses 25 ans, un quart de siècle de passion insulaire pour le cinéma français.

 

La diversité célébrée depuis 25 ans

Oui, d’accord, l’Islande est réputée pour ses paysages magiques : ses éruptions glaçantes, ses glaciers étincelants. Certes, Reykjavik, littéralement « baie des fumées », est repérée comme étant le lieu idéal pour les polars, muse parfaite pour les écrivains de romans policiers en panne. Mais la capitale d’Islande est aussi connue pour son Festival du Film Français qui a lieu chaque année, depuis désormais 25 ans, au mois de janvier.

Bain (lumineux) de cinéma français, érigeant l’éclectisme en valeur, organisé par l’Ambassade de France, l’Alliance Française de Reykjavik et le seul cinéma indépendant d’Islande, Bio-Paradis, il propulse une dizaine de films français et francophones sur le devant de la scène.

Une programmation 2025 variée illuminée par ses invités

Cette année, était proposée une immersion dans la diversité des genres :

  • comédie célébrant la différence avec Un petit truc en plus d’Artus , en présence Stása Þorvaldsdóttir, star défenseuse des droits des personnes en situation de handicap ;
  • humour (très) noir avec Miséricorde d’Alain Guiraudie ;
  • film de cape et d’épée avec le Comte de Monte Christo d’Alexandre de La Patellière et de Matthieu Delaporte ;
  • drames avec Ru, adapté du roman de Kim Thúy, projeté en collaboration avec l’Ambassade du Canada ;
  • animation jeune public avec Nina et le secret du hérisson, d’Alain Gagnol et de Jean-Loup Felicioli, traduit en islandais par une étudiante du département de français de l’Université d’Islande.
  • surréalisme avec Daaaaaali! de Quentin Dupieux, dont l’avant-première, moment fort du festival, s’est déroulée à guichet fermé.

Invitée spéciale, l’actrice et réalisatrice, Noémie Merlant a éclairé la soirée du 25 janvier avec son film Les filles au Balcon, expliquant en détail, à une salle comble, les partis pris forts du film et les liens ténus entre le scénario, certaines scènes, et sa vie personnelle. Une véritable claque émotionnelle.

En résidence en Islande, pour finaliser son prochain roman, le chanteur et écrivain, Mathias Malzieu a, quant à lui, présenté son film, Jack et La Mécanique du cœur, avant d’animer, une semaine après, deux ateliers – rencontres à l’Alliance française, auprès d’adolescents ayant travaillé sur son roman.

À noter le beau projet « Club de programmatrices », mené par Margot, une professeure de l’AF, avec les lycées de Reykjavik, Menntaskólinn við Hamrahlíð et Menntaskólanum í Reykjavík : 9 élèves devaient visionner 6 films à l’Alliance et en élire un, à projeter durant le festival. C’est Je verrai toujours vos visages, de Jeanne Herry, qui a été plébiscité.

 

1% ! Objectif 2% ?

 En hausse de 15 % en 2025, la fréquentation du festival, 3000 spectateurs en 10 jours, soit 1% de la population islandaise (!), confirme son statut de rendez-vous incontournable pour les cinéphiles islandais, francophiles ou non, de tout horizon, s’inscrivant, ainsi, toujours plus, dans le paysage culturel islandais.

 Si l’engouement du public cette année peut s’expliquer par la programmation tirée par Un petit truc en +, Daaaaaali! et le Comte de Monte Christo, il peut être compris à la lumière du relai important effectué par les médias et de nombreuses actions parallèles de communication : dégustations, insta-jeux, tirages au sort, partenariats…

 Qui sait, si en 2026, ce ne sera pas 1% mais 2% de la population islandaise qui viendra célébrer la magie du 7ᵉ art ?! En attendant, une chose est sûre : le cinéma français a encore de belles nuits (polaires) devant lui à Reykjavik.