En étroite collaboration avec La Villa Albertine de Miami et le consulat général de France, deux artistes martiniquais sont intervenus dans les murs de l’Alliance Française située sur le Biscayne Boulevard, dans le Downtown de la ville.
Michaël Roch, romancier, connu depuis des années pour ses ateliers d’écriture, pour ses qualités d’enseignant en storytelling, membre de la « Fabrique décoloniale » est venu présenter son oeuvre, ses recherches et ses productions déjà nombreuses dans lesquelles il mélange les dialogues français avec le créole martiniquais, guadeloupéen et haïtien (troisième langue la plus parlée à Miami). Sa prédilection pour l’afro futurisme, la science fiction caribéenne, -dans une langue hybridée avec des mots inventés, créoles, et même en recourant au verlan-, ont conquis un public curieux et ravi de découvrir une création nouvelle, avec une impossibilité de dominer tout le vocabulaire, dans un texte qui cependant demeure limpide, capable d’opérer une transposition, un décodage souvent inconscient dans notre entendement.
Il a échangé ses opinions avec Arthur Francietta, ancien élève de l’École des Beaux Arts de Fort de France, de l’École Estienne de Paris lui aussi immergé dans l’univers caribéen, à la recherche des écritures vernaculaires.
Arthur , beaucoup plus préoccupé par le phénomène graphique qui préexiste avant l’invention de l’écriture, tente de synthétiser les systèmes scripturaires, de faire resurgir des graphies issues des civilisations africaines occidentales et de l’Amérique centrale. Ses recherches se sont développées dans différents lieux et notamment à l’Atelier National de Recherche Typographique, en étroite coopération avec le département des langues de l’Université de Berkeley en Californie.
Les dialogues ont été modérés par Elizabeth Guérin, journaliste haïtienne, célèbre pour ses talk-shows télévisés et les deux auteurs ont ainsi abordé grâce aux interactions les sujets essentiels de l’identité martiniquaise, de sa spécificité dans une monde caribéen caractérisé par un archipel culturel aux multiples visages, en pleine évolution tentant de digérer un passé douloureux, avec des apports diversifiés qui lui donne aujourd’hui une force et un devenir original dans ses échanges et ses différentes représentations. Arthur est en ce moment en résidence au Pérez Art Museum de Miami, le sera en 2025 à la Villa Albertine de San Francisco et Michaël Roch poursuit son périple dans les différentes antennes aux États-Unis.