Sur le thème de l’olympisme, la 8e édition du mois de la culture française a rassemblé une vingtaine d’activités du 10 au 31 mai à l’Alliance Française de La Havane, à la Résidence de France, au Lycée français et dans différents lieux de la capitale ; la Casa Victor Hugo, l’Université des Sciences de la Culture Physique et du Sport, la Casa del Festival, la Villa Lola et la Casa Vitier-Garcia Marruz.
Cette édition fut enrichie de la participation d’invités français de renom ; l’athlète de lutte gréco-romaine Patrice Mourier, le président de l’Association Française des Écrivains Sportifs, Thomas Bauer, le chorégraphe martiniquais Jean-Hugues Miredin, les danseurs Amélie Malleroni et Yan Giraldou de la compagnie La Locomotive, ainsi que l’auteur et traducteur Marc Sagaert.
Les festivités ont débuté à l’Alliance Française du Prado avec le vernissage de l’exposition Paris mon humour, qui a rassemblé une trentaine de caricatures sur le thème du sport et de l’olympisme. Cette exposition est le fruit d’un travail collaboratif de caricaturistes cubains, coordonné par le dessinateur ARES, l’un des caricaturistes cubains les plus éminents et membre du collectif Cartooning for Peace qui a joué pour l’occasion le rôle de commissaire de l’exposition. Par la suite, les deux cents spectateurs réunis dans l’atrium du palais Gomez ont eu le plaisir d’assister au concert de la chanteuse cubaine Ivette Cepeda, lauréate de nombreuses distinctions, dont le prix cubain d’art d’excellence en 2029.
La résidence artistique de Jean-Hugues Miredin, chorégraphe et danseur martiniquais, fondateur de la compagnie de danse contemporaine Art & Fact a été un moment fort. Pendant une dizaine de jours, il a collaboré avec les danseurs de la compagnie MiCompañía et les étudiants de l’Institut Supérieur des Arts pour créer une chorégraphie sur le thème des mouvements sportifs. Le fruit de cet atelier a été présenté à la Villa Lola devant un public composé de professionnels du milieu de la danse à La Havane.
Le volet danse a également été mis à l’honneur avec Le Jardin Matisse d’Amélie Malleroni et de Yan Giraldou, un duo chorégraphique inspiré par l’univers d’Henri Matisse, combinant nature, formes et couleurs. L’œuvre, accompagnée par la musique de Debussy et Jonathan Soucasse, intègre la danse et la Langue des Signes dans une mise en scène minimaliste.
Le cinéma n’a pas été oublié, avec une série de projections organisées sur le toit-terrasse de l’Alliance Française du Palais du Prado. Le cycle a débuté le 17 mai, à l’occasion de la Journée internationale contre la LGBTphobie, avec le film français Les Crevettes pailletées de Cédric Le Gallo et Maxime Govare. Avant la projection, Julio Cesar Gonzalez, professeur et chercheur à l’université de La Havane, et Yunier Riquenes, écrivain et éditeur, ont évoqué la question de l’homophobie à Cuba et dans le milieu du sport en particulier. La projection du film Coup de tête de Jean-Jacques Annaud, a été précédée d’une introduction par Thomas Bauer, qui a éclairé le public sur le contexte historique du film et les coulisses du tournage. Thomas Bauer a enrichi cette présentation d’anecdotes permettant de mieux saisir l’importance de ce classique du cinéma français. Le cycle ciné-sport s’est clôturé avec le documentaire Les Joueuses de Stéphanie Gillard, portant sur l’équipe de football féminine de l’Olympique Lyonnais.
Une cérémonie de remise des prix du concours « Allons en France » a été organisée à la résidence de France. A l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, ce concours, lancé en début d’année, a été organisé par l’ambassade de France, l’Alliance Française et le ministère de l’Éducation cubain. Il s’agit d’un concours d’écriture sur le thème du sport et des Jeux olympiques, auquel ont participé les élèves des IPCV de Cuba et de l’Alliance Française de La Havane. Quatre lauréats ont été récompensés : deux étudiants de l’Alliance Française, un élève de Santiago de Cuba et son professeur. Grâce au soutien d’Air France et de Cuba Coopération, ces lauréats ont pu de se rendre à Paris cet été pour assister à des épreuves des Jeux Olympiques.
L’exposition d’affiches de cinéma, Baisers volés à la mémoire du monde, a été inaugurée à la Casa del Festival, composée d’une sélection de trente œuvres réalisées par des illustrateurs cubains sur des grands classiques français sortis entre 1965 et 1980. Cette période est considérée comme l’âge d’or du design graphique cubain.
Un des moments fort de ce mois de mai fut également la table ronde organisée à l’Alliance Française du Prado, intitulée Les Jeux olympiques vus de l’intérieur et animée par Carlos Hernandez, une des figures les plus en vue du journalisme sportif cubain, a réuni Patrice Mourier, Alain Roca, ex-joueur de l’équipe nationale cubaine de volley-ball et Wilber Sanchez, ex-lutteur gréco-romain, médaille de bronze aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Les échanges ont abordé la préparation sportive, l’importance de la préparation mentale, la détermination et la résilience des athlètes, ainsi que les coulisses de ces grands événements, enrichis de diverses anecdotes.
La thématique sportive a également été abordée sous un aspect littéraire. Thomas Bauer, président de l’Association Française des Écrivains Sportifs, a présenté sa conférence Liittérature, sport et olympisme à l’Université des Sciences du Sport de La Havane. Puis, la résidence de France a accueilli la table ronde Écrire le sport, à laquelle a pris part Leonardo Padura, romancier cubain et ancien journaliste sportif, qui a pu évoquer la relation de l’écrivain avec le sport.
La clôture de ces festivités s’est tenue au Palais du Prado de l’Alliance Française avec en première partie une performance de danse hip hop du collectif cubain No One, discipline olympique en 2024. En seconde partie de l’événement, le public a pu apprécier le concert de Vita Kara, une formation cubaine de jazz band spécialisée dans la musique alternative, interprétant une sélection de chansons contemporaines francophones et françaises, tout en montrant leur répertoire polyvalent allant du blues au soul, en passant par le funk et la pop.