L’alphabétisation des producteurs de coton dans le Nord Cameroun : une expérience unique et singulière !
La campagne d’alphabétisation de producteurs de coton est organisée par l’Alliance Française de Garoua depuis 2014, dans le cadre d’une convention signée entre la SODECOTON, la CNPC-C, et l’Alliance Française de Garoua, en partenariat avec le Ministère de l’Education de Base Camerounais.
La culture cotonnière est le principal pilier économique des régions du Septentrion (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord). Elle fait vivre près de 200 000 familles d’agriculteurs représentant plus de 2 millions de personnes. Parmi les 153 484 producteurs reconnus légalement, 40% ne savent ni lire, ni écrire, ni compter (selon le rapport Atelier Bilan AProca de mai 2024).
La filière cotonnière camerounaise est structurée autour de deux acteurs : la SODECOTON et la CNPC-C. La Société de développement du coton (Sodecoton) est une entreprise camerounaise créée en 1974 pour gérer la filière coton au Cameroun. Sa mission est d’organiser la production et la commercialisation du coton sur l’étendue du territoire. La Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (CNPC-C), créée en 2010, est une association à but non lucratif qui a pour mission « d’aider à mieux produire et à mieux vendre le coton pour le bien être des cotonculteurs ».
Ces deux institutions ont pour mission d’assurer la professionnalisation des producteurs de coton. Celle-ci passe par une formation en alphabétisation fonctionnelle dont le but est de permettre aux producteurs de coton de savoir lire, écrire, compter, écouter et communiquer en français courant en liaison avec leurs activités agricoles. Pour atteindre cet objectif, elles ont fait appel à l’Alliance Française de Garoua qui assure l’organisation de la formation en lien avec le Ministère de l’Éducation de Base.
Depuis son lancement en 2014, cette formation a bénéficié à quelque 7 000 auditeurs. Au bout du cycle de trois niveaux, tous les bénéficiaires de campagne d’alphabétisation sont devenus des femmes et des hommes nouveaux, mieux outillés, avec un autre regard sur leurs activités agricoles, mais aussi, sur leur environnement en général.
La formation se déroule chaque année de janvier à juin à raison d’un cours de 2 heures par jour du lundi au vendredi. Les cours ont lieu en fin de journée dans les écoles primaires. Plus de 60% des personnes qui suivent les cours sont des femmes.
Les apprenants montrent une grande motivation et un sérieux dans leur apprentissage. Cette formation améliore leurs conditions de vie et le rendement agricole. On remarque également une hausse de fréquentation des écoles dans les zones d’alphabétisation.