Célébrer 40 ans à la Nouvelle-Orléans

Fondée en 1984, l’Alliance Française de la Nouvelle-Orléans célèbre ses 40 ans en 2024. Cette année exceptionnelle nous offre l’occasion de plonger dans l’histoire d’une organisation devenue incontournable pour la francophonie louisianaise, mais aussi de penser le futur en lien avec un écosystème louisianais en transformation.

L’histoire francophone de la Louisiane remonte au XVIIe siècle avec le débarquement des premiers colons français en 1699 sur un territoire peuplé par les tribus Houma, Choctaw, Chitimacha ou encore Cherokee. S’en suit une histoire de colonisation, d’esclavage, de migrations, de cession à l’Espagne, et de vente aux États-Unis qui marque toujours l’identité louisianaise, ses expressions artistiques et ses pratiques linguistiques. Des années 1920 jusque dans les années 60, la politique d’anglicisation, qui prohibait l’usage du français à l’école, a largement fragilisé la francophonie sur le territoire. Si la Louisiane comptait 1 million de francophones dans les années 60, les estimations actuelles font état d’environ 250 000 locuteurs.

Alors que les archives témoignent de contacts entre l’Alliance Française de Paris et la Nouvelle-Orléans dès le XIXe siècle, la création d’une Alliance Française à la Nouvelle-Orléans ne date que de 1984, sous l’impulsion de trois personnes : Josette Brandt, enseignante de français, Daniel De Monterville, premier président, et de Jean Charpentier, alors attaché de coopération pour le Consulat de France. En 1987, l’Alliance Française s’installe dans une maison située dans le quartier du Garden District. Malgré de nombreuses mésaventures incluant une invasion de termites, la construction d’appartements, ou encore les dégâts de l’Ouragan Katrina, et de nombreux questionnements sur le fait de déménager, l’Alliance Française de la Nouvelle-Orléans se trouve toujours dans cette maison jaune, où les salles de classes se répartissent sur trois étages.

Ces dernières années ont permis de réinvestir notre maison, en transformant le jardin en espace culturel extérieur pendant la pandémie du Covid 19, en modernisant l’espace bibliothèque-galerie, et en créant une nouvelle salle de classe. Ces transformations physiques et esthétiques sont symboliques d’une Alliance en constante mutation, qui évolue avec sa communauté de membres et d’étudiants et qui souhaite se mettre au service de la promotion de la diversité linguistique avec des cours de français bien sûr, mais aussi de créole louisianais. Aussi, une large partie de sa programmation culturelle est dédiée aux artistes francophones louisianais, en dialogue avec la francophonie internationale.

Célébrer les 40 ans de l’Alliance Française nous a permis de nous replonger dans l’histoire de notre Alliance, mais surtout des personnalités qui l’ont construite, par leur travail, leur engagement, et leur générosité. Je voudrais ici citer quelques personnes qui ont développé l’Alliance et lui ont permis d’être le centre culturel et linguistique de référence qu’il est aujourd’hui pour la Louisiane. Un grand merci à Nelly Sadoun, à Brigitte Gomane et à Aurélie Champvert, trois directrices dont le travail est salué par l’ensemble de la communauté ! Un immense merci aux présidents et présidentes, en particulier à Cécile Andry que nous avons tenu à honorer lors du Gala d’anniversaire organisé le 16 mai 2024. À l’occasion de ce gala exceptionnel accueilli au musée du Cabildo de la Nouvelle-Orléans, l’AFNO a lancé une nouvelle campagne de levée de fonds pour poursuivre les transformations du bâtiment et s’engager dans une nouvelle aventure pour les 40 années à venir.

Emilie Georget, directrice de l’Alliance Francaise de la Nouvelle-Orléans

Visuels (jpg avec crédits et légendes) :

Légendes :

• Marina Schoen, actuelle Présidente, Cécile Andry, Présidente de l’AFNO de 1997 à 2000 et Brigitte Gomane, directrice de l’AFNO de 1998 à 2004. – crédit Wayan Barre
• Maison de l’Aalliance Fancaise de la Nouvelle-Orléans – crédit AFNO
• Conseil d’Administration 2024 de l’Alliance Francaise de la Nouvelle-Orléans – crédit Wayan Barre