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Amérique latine - Caraïbes

[ÉCORESPONSABILITÉ] « Paroles de l’Amazonie, conversations avec la forêt », l’œuvre de Clémence Vazard à Macas clôt le cycle de résidences en arts visuels à Macas en Amazonie Équatorienne

Le samedi 6 avril 2024 se tenait l’inauguration, en présence de l’ambassadeur de France,  de l’œuvre de Clémence Vazard, « Palabras del Amazonas, conversaciones con la selva » une pièce monumentale de 20m de long réalisée avec le concours de 300 personnes durant sa résidence de création dans la ville de Macas. L’occasion de clôturer le cycle de résidences artistiques porté par les Alliances Françaises d’Equateur, lancé en 2021 avec l’appui de la mairie de Macas, de l’Institut français, du ministère du Tourisme équatorien, de la Fondation Alliances Françaises et du MAB UNESCO.

C’est au cœur du terminal terrestre de la ville de Macas, lieu de passage obligé tant pour les habitants de la région que pour les touristes, qu’est exposée l’œuvre de Clémence Vazard, une toile de 20 m de long, réalisée uniquement avec des ressources locales et des teintures végétales. Celle-ci a été l’objet d’un travail collaboratif, tout au long de sa résidence de 10 semaines, avec l’appui de plus de 300 participants, lors d’ateliers participatifs des différents cantons de cette région amazonienne de l’Équateur. Clémence Vazard, artiste chercheuse écoféministe, lauréate de cette édition 2024, a travaillé pendant son séjour à la valorisation de la richesse du territoire et de sa biodiversité, ainsi que de ses différentes cultures, à travers son processus artistique partagé avec les artisans, les habitants et les différents acteurs du territoire. L’oeuvre finale se revendique comme une manière de faire communauté entre êtres vivants d’un même espace et de faire se rencontrer les savoirs ancestraux, techniques et scientifiques, au coeur d’un territoire en plein bouleversement économique et écologique.

Cet événement marquait la fin d’un cycle de trois résidences initiées en 2021 le réseau des Alliances Françaises en Équateur, coordonnées par l’Alliance Française de Cuenca. Ce programme a pour but de créer une passerelle entre l’Amazonie équatorienne et la scène artistique contemporaine française en invitant un artiste à réaliser avec les divers acteurs locaux un oeuvre qui questionne les interactions homme/nature et qui prône la préservation du vivant, dans l’espace public à Macas. En 2023, pour sa deuxième édition, l’Alliance Française de Cuenca avait été récompensée par le trophée de l’écoresponsabilite dans la catégorie «Sensibiliser et protéger la biodiversité par le prisme de l’art et de la médiation culturelle» pour son pilotage de la résidence de l’artiste Stéphane Verlet Bottero et pour son oeuvre « la République des oiseaux ».

Trois artistes se sont succédé entre 2021 et 2024 : Eric-Charles Tassel, avec son œuvre «L’arbre-totem», Stéphane Verlet-Bottero avec «La République des oiseaux» et finalement « Paroles de l’Amazonie – conversations avec la forêt » de Clémence Vazard. À travers ces trois regards et ces trois pratiques s’est instauré un dialogue profond et pérenne avec le tissu social local sur la richesse du territoire amazonien, ses nouveaux défis, les savoirs ancestraux qui l’habite et la place des êtres humains vis à vis des différentes autres populations vivantes avec lesquelles ils cohabitent. Finalement, la responsabilité des artistes dans les mutations profondes de la société et de son environnement est au cœur des objectifs de cette résidence : Comment l’art est-il un vecteur positif de connaissance partagée sur les sujets de la biodiversité et du vivant ? A travers ce travail sur le temps long réalisé par les différents lauréats sur ce territoire, où le processus de recherche et de création collaborative est tout aussi important que la réalisation finale, le cycle de résidences en Amazonie équatorienne a permis d’enraciner des nouvelles pratiques artistiques. C’est aussi un programme qui propose de nouvelles façons de collaborer avec les différents partenaires publics et privés d’un territoire sur des projets culturels mêlant art et préservation de la nature, sur des critères encore peu exploités en Équateur tels que l’empreinte carbone. Ce cycle de résidences est certes terminé pour l’instant, mais les résultats obtenus ouvrent de nombreuses opportunités et perspectives qui sans aucun doute mènera à un nouveau projet en Équateur… et pourquoi pas sur d’autres territoires.

Lore Criado-Engel, directrice Culture et Communication, Alliance Française de Cuenca