Fondée en 1960, l’Alliance Française de Port Elizabeth, est située dans l’iconique quartier de Richmond Hill depuis près d’un quart de siècle. Ce quartier a toujours été à part en hébergeant des communautés différentes, tant socialement, que culturellement, ce qui à l’échelle de l’Afrique du Sud n’était pas une mince affaire.

La belle maison victorienne qu’occupe actuellement l’Alliance a été entièrement repeinte grâce au soutien de l’ambassade de France à Prétoria. Le mur d’enceinte est désormais entièrement rouge. Cette couleur n’a pas été choisie par hasard et au-delà même de la couleur iconique de notre logo, la couleur rouge a historiquement signifié pour les Français, l’égalité et la justice sociale, ainsi que le progressisme. Ces murs donc, arborent désormais une toute nouvelle fresque constituée d’art pixelisé ou, comme l’appelle l’artiste (@Pixelmonster), de pixelisme.

Cet artiste a commencé son parcours artistique en 2009, initialement inspiré par la scène vibrante du graffiti en Espagne, ses recherches artistiques l’ont conduit au-delà des frontières. Il s’est arrêté sur le pixelisme (pixel art) car cela renfermait pour lui la beauté d’une approche unique en créant des dessins en zoomant jusqu’à ce que les pixels individuels deviennent visibles ». En tant qu’artiste de rue (certains disent Street Artist), le mur devient l’écran sur lequel l’art numérique est magiquement traduit.

Après un appel à propositions ouvert à l’ensemble des artistes de la baie d’Algoa, le Comité de l’Alliance l’a choisi pour la vivacité des couleurs et l’originalité du trait. Pixel Monster, lui a choisi cette fresque pour l’Alliance Française de P.E. car « l’endroit était parfait. De nombreuses personnes passent continuellement dans cette partie animée et populaire de Gqeberha qui a une forte ambiance culturelle. Chaque fresque est comme une personne : unique en son genre. »

Fidèle à l’objectif de l’Alliance Française elle-même – visant toujours à transcender le manuel scolaire et l’écran numérique pour créer un mode de vie et une communication plus interconnectés – l’artiste a vu dans la fresque une opportunité de mélanger les cultures française et sud-africaine.

Le personnage de la fresque a des traits sud-africains, tout en portant les couleurs du drapeau français, ainsi qu’un béret français. A ces symboles culturels, l’artiste a également inséré un détail subtil. Si vous regardez de près la boucle d’oreille visible, vous pourrez y voir une forme de A, suggérant son homologue invisible, le F.

Cette collaboration de l’AF avec les membres de la communauté de Gqeberha (nom officiel de la municipalité dans laquelle se trouve Port-Elizabeth) contribue au renforcement de l’appropriation de l’espace commun, à tous mais aussi à l’enrichissement du paysage culturel.

Plus d’œuvres de l’artiste et de contenus connexes peuvent être trouvés sur le compte Instagram @gigglycook. Comme c’est un globe-trotter, peut-être a-t-il déjà laisser sa trace près de chez vous ?