Du 14 au 21 mars dernier, l’Alliance Française d’ Antsiranana était placée sous le signe de la création artistique féminine avec une résidence entre deux jeunes artistes d’Antsiranana et une artiste française. Une première étape qui, vu les résultats obtenus, débouchera certainement, sur la mise en place d’un projet de plus grande envergure pour les années à venir.
Marie Mercadal, professionnelle des arts du cirque et plus précisément danseuse-trapéziste a commencé à développer une coopération artistique avec Madagascar en 2017, notamment au travers du projet « D’un Sud à l’autre » reliant Tuléar dans le Sud de la grande île à Carcassonne. Les objectifs de ce projet porté par la compagnie Cirk’Oblique sont multiples mais si nous devions n’en retenir qu’un cela serait d’accompagner des jeunes femmes vers la pratique du cirque puis vers la création pour qu’elles puissent ensuite, au travers de cet art véhiculer des messages de paix, de respect et d’égalité. Ce projet s’est fait en collaboration avec l’Alliance Française de Tuléar.
En mars dernier, grâce à une collaboration avec cette artiste, l’Alliance Française d’Antsiranana a pu mettre en place plusieurs actions dont le point commun restera le partage. Outre une formation à destination des animateurs socioculturels de l’Alliance mais aussi d’autres structures de la ville de Diego que Marie Mercadal a animée, nous avons aussi réservé un temps pour une résidence de création qui a regroupé autour de notre invitée deux jeunes artistes malagasy. Le point de départ de cette résidence était de faire se rencontrer et travailler ensemble plusieurs artistes femmes tout en mélangeant arts vivants et arts visuels afin qu’une partie des productions puisse rester présent sedans le temps long à l’Alliance. Chacha, magnifique danseuse originaire de Diego pouvant à la fois mobiliser le registre de la danse urbaine comme celui de la danse contemporaine et ASYL Fidy passionnée par les arts numériques et le dessin digital mais qui s’aventure aussi dans les arts traditionnels tels que la peinture à l’huile ou l’aquarelle, voulant maîtriser l’art du dessin peu importe le support utilisé ont ainsi co-créé avec Marie Mercadal tout au long de la semaine.
Le rendu de cette carte blanche artistique, complété par une représentation de la pièce « Comme une goutte d’eau dans un sac à main » de Marie Mercadal, a transporté le public venu nombreux pour assister à cette soirée placée sur le signe du trapèze, de la danse et de la peinture. Au-delà de l’étonnement des enfants qui pour beaucoup n’avaient encore jamais vu de trapèze, ce sont de très belles et douces émotions que ces trois femmes artistes ont su partager avec le public.
Nous travaillons d’ores et déjà à donner une suite à ce projet et à ainsi pouvoir continuer à travailler au renforcement et à la professionnalisation des artistes d’Antsiranana et au développement d’échanges culturels entre la France et Madagascar.
Sophie Groeber, directrice, Alliance Française d’Antsiranana