Le projet Lens of Equality est le résultat d’une étroite collaboration entre les équipes allemandes, saoudiennes et françaises. L’ambassade d’Allemagne, le Goethe Institut, l’ambassade de France, l’Alliance Française et le studio Abdulnasser Gharem ont organisé conjointement cet atelier consacré à la photographie documentaire.
Du 2 au 12 octobre 2022, une douzaine de photographes émergents ont travaillé avec trois professionnelles. Celles-ci viennent d’Allemagne, de France et d’Arabie : Susanne Kriemann, Scarlett Coten et Tasneem al Sultan. Lens of Equality repose sur la thématique de l’égalité des genres, mais les participants se sont aussi appropriés beaucoup d’autres enjeux. Dans le contexte mouvant de l’Arabie saoudite d’aujourd’hui, les thématiques de représentations du genre, du travail, de l’écologie et de l’identité ont été abordées.
Les artistes allemande, française et saoudienne ont des parcours très différents. Suzanne Kriemann est professeure à l’université, selon elle, la photographie constitue un « système d’enregistrement », moyen privilégié pour étudier l’espèce humaine. Tasneem Al Sultan est reporter, elle se sert de la photographie pour décrire la région du Moyen-Orient, ceux qui l’habitent et les récentes avancées qui les transforment durablement. Elle a par exemple été envoyée au Qatar pour documenter la Coupe du Monde et photographier notamment les supporters saoudiens. Scarlett Coten explore les thèmes du genre, de l’identité et de l’intimité grâce à la forme du portrait principalement. Les participants quant à eux viennent de toute l’Arabie. Tous sont passionnés de photographie mais ont des parcours bien différents, certains travaillent dans la photographie publicitaire, d’autres suivent un cursus universitaire.
Si la toile de fond du workshop est la ville de Riyad ainsi que le désert qui l’environne, le centre de gravité en est le studio Gharem. Ce studio, très engagé dans la vie culturelle de Riyad, se pose en interlocuteur attentif aux diverses propositions culturelles. Après avoir pris des clichés autour de la ville, les artistes revoyaient leur portfolio et retournaient travailler leurs clichés là-bas. C’est dans cette galerie qu’a pris place la restitution de leur travail, une fois le workshop clôturé. Chacun des participants avait choisi une photographie et l’a présentée aux attentifs ambassadeurs de France et d’Allemagne et au public. L’exposition de leur travail a débuté en décembre dans une autre galerie de Riyad : Alham Gallery. Le workshop Lens of Equality aura participé à promouvoir la coopération entre artistes saoudiens et européens ainsi que l’art de la photographie documentaire qui dispose d’un fort potentiel de développement dans la région. Et tous ses participants auront créé de nouvelles formes d’expressions visuelles pour raconter l’Arabie.
Rozenn Forget-Dugaret, Culture et Communication, Alliance Française d’Arabie saoudite