L’Alliance Française de Busan a récemment montré une exposition sur la présence étonnante et croissante de la langue française dans l’espace public à Busan – la 2e ville de Corée du Sud.
En effet, la baisse de natalité a pour conséquence, notamment dans les villes coréennes de province, la fermeture de départements de français dans les universités et aussi la disparition progressive de l’enseignement des langues étrangères européennes dans les lycées. Le français et l’allemand, les 2eme et 3eme langues étrangères traditionnellement enseignées dans les écoles après l’anglais, ont cédé la place au chinois et au japonais des pays voisins, sachant que l’anglais, la première langue étrangère enseignée, et apprise, est identifié ici comme langue américaine.
Dans ce contexte pas très favorable au niveau du FLE, on observe cependant un usage important de la langue française pour les noms des enseignes de magasins, cafés et restaurants de Busan. Il y a bien sur les grandes marques de luxe français, mais pas seulement. Le phénomène s’étend aussi aux petits magasins et aux boutiques branchées avec l’usage du français …en alphabète latin, s’il vous plait.
Comment expliquer cet engouement pour l’usage du français ? La langue française, fait-elle vendre ? Fait-elle vendre même si le client ne peut même pas lire ou comprendre le sens du nom ? Voilà le défi qui anime l’Alliance Française de Busan depuis un an dans un désir de faire vivre la langue française et d’impulser une nouvelle dynamique FLE.
Un travail minutieux a ainsi été mené par 30 photographes bénévoles de l’Alliance Française en sillonnant les rues de Busan pour rassembler les photos de panneaux, enseignes et façades ‘frenchie’ de la ville.
Une linguiste universitaire de KMOU a analysé toutes les photos et données pour apporter des explications. Certes les relations franco-coréennes sont au beau fixe, et on constate une véritable admiration généralisée des Coréens pour la culture française. La perception positive de la France dans l’imaginaire coréen comprend les Arts au sens large, la gastronomie, les valeurs démocratiques… mais aussi une part de rêve presqu’irréelle et idéalisée d’une France romantique et nostalgique qui invite au voyage, à l’évasion … et à la consommation.
Dans la mesure des restrictions de voyage liés à la pandémie de la Covid depuis 1 ½ ans… une flambée de nouveaux cafés et boutiques a ainsi vu le jour à Busan pour le plus grand plaisir des passants, des consommateurs …et des militants du fle.
L’exposition BUSAN, LA FRANÇAISE continue à vivre sur le site internet de l’Alliance Française de Busan https://www.afbusan.co.kr/busan-la-francaise-2021 , même si elle n’est pas complète, car depuis quelques semaines de nouvelles enseignes sont apparues pour confirmer notre propos, et plus que cela : le flâneur averti dans les rues et centres commerciaux de Busan voit aussi de plus en plus de sacs et de vêtements estampillés à la française avec des slogans comme La vie est belle, Vivre c’est aimer etc…
Avec les soutiens de l’Institut français de Paris, Fondation GoEun de la Photographie, Leica Cameras, Dongsung Motors Busan.
Martin Beyer, directeur, Alliance Française de Busan