Diane Doucet-Kenny, vous êtes présidente de l’Alliance Française d’Halifax (AFH) depuis 2017. Vous étiez déjà dans le conseil d’administration avant votre mandat : qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer à l’Alliance Française d’Halifax ?
Mon parcours avec l’Alliance Française d’Halifax est une histoire qui débute dans les années 1970 quand j’ai pris la décision de renouer avec mon héritage acadien par l’apprentissage du français. Après des études universitaires et une vie familiale et professionnelle partagée entre la France et le Canada, je suis arrivée à la retraite en 2010. Ayant participé aux activités culturelles de l’AFH, j’ai voulu m’impliquer davantage dans cette association qui répondait bien à mes intérêts : faire rayonner la langue et la culture françaises. Pour moi, l’AFH représentait une fenêtre sur la Francophonie mondiale et je pouvais y apporter ma touche acadienne et, en plus, approfondir mon apprentissage de la langue et de la culture françaises dans toute sa riche diversité.
En tant que présidente, vous avez eu l’opportunité de participer en mars 2021 au jury du Prix d’excellence du lieutenant-gouverneur pour l’Acadie et la Francophonie de la Nouvelle-Écosse. Selon vous pourquoi ce prix est-il important ?
Le Prix d’excellence du lieutenant-gouverneur pour l’Acadie et la Francophonie de la Nouvelle-Écosse a été créé en 2020 par le premier lieutenant-gouverneur acadien de la Nouvelle-Écosse, l’honorable Arthur J. LeBlanc. Pour moi, l’Acadie et la France sont intrinsèquement liées autant par l’Histoire que par la langue et la culture. Ce prix éclaire la contribution de la communauté acadienne depuis la fondation du premier établissement à Port Royal en 1605 par le français Samuel de Champlain jusqu’à nos jours. Il met aussi en valeur l’immigration croissante des francophones du monde entier et leur contribution à la vie contemporaine de la N-É. Le prix reconnaît également la contribution des francophiles qui font rayonner la langue et la culture françaises. Acadiens, francophones et francophiles, ensemble, forment une force économique, sociale et culturelle qui enrichit la province et la vie de ses citoyens. Le prix est décerné annuellement dans trois catégories : acadien/francophone, francophile et jeune de moins de 25 ans dont les contributions économiques, sociales ou culturelles ont enrichi la communauté francophone et l’ensemble de la N-É.
Pourquoi est-il important pour une association comme l’Alliance Française d’Halifax de participer à ce processus ?
Comme toutes les Alliances Françaises, l’Alliance d’Halifax est une association de droit local dédiée à l’épanouissement de la langue et de la culture françaises. Elle appartient au réseau mondial des Alliances et à la famille francophone mondiale. À ce titre, l’AFH joue un rôle important pour diffuser le message de ce prix à travers le Canada et le monde par l’entremise du Fil des Alliances Françaises. Grâce à cette large diffusion, l’Alliance fait connaître et apprécier, non seulement le prix, mais aussi la place de la Nouvelle-Écosse dans la Francophonie. En plus, sur le plan local, l’AFH offre la perspective d’une association sans but lucratif de droit canadien, très impliquée dans la vie communautaire, culturelle et linguistique de la province. L’AFH fait la promotion de la dualité linguistique canadienne dans le cadre d’une Francophonie ouverte et inclusive et c’est tout à fait l’esprit du Prix d’excellence du lieutenant-gouverneur.
La Francophonie est riche de sa diversité dans le monde mais aussi au Canada. Quelle est pour vous la place de l’Alliance Française d’Halifax dans la Francophonie néo-écossaise ?
La philosophie de l’AFH et l’esprit du Prix d’excellence du lieutenant-gouverneur ont beaucoup de choses en commun, en particulier faire la promotion d’une Francophonie largement ouverte et inclusive dans une province accueillante et en croissance économique. C’est une façon d’enrichir la société néo-écossaise et l’AFH y joue un rôle privilégié. Elle fait le pont entre la Nouvelle-Écosse et le monde francophone, ainsi que le pont entre les francophones et les francophiles dans sa mission d’école de langue. Ceci ne peut qu’être bénéfique à la province dans son ensemble.
En tant que présidente de l’Alliance Française d’Halifax, je suis fière de participer au jury de ce prix important.
Entretien réalisé le 1er juin 2021 à Halifax