Pendant le confinement une programmation spéciale ludique, culturelle et amusante a été conçue au niveau national afin de divertir les plus petits à distance. Entre ateliers, grand concours de cabanes, heure du conte et spectacles depuis la France, les enfants et les familles se sont réunis et retrouvés virtuellement pour un moment convivial.
En mars 2020, l’Alliance Française de Lima se prépare à relancer sa programmation de théâtre pour enfants avec des artistes nationaux et internationaux. Cependant, les choses ont pris un tournant à 180°, après que tout le pays soit entré en strict confinement avec état d’urgence et couvre-feu. Pour la première fois en 130 ans, le théâtre, la salle de cinéma, la salle d’exposition et les médiathèques, ainsi que les salles d’étude et d’accueil des visiteurs, ont été fermés jusqu’à nouvel ordre.
L’institution, comme elle l’a fait tout au long de son histoire, a dû et su rapidement s’adapter à la « nouvelle normalité ». Ainsi, un certain nombre d’activités gratuites ont été repensées et mises à la disposition du public et ont pu être regardées depuis les réseaux sociaux.
Parmi ces activités, a été lancé en avril 2020, Travies@s ! (g@rnements !), le premier festival en ligne pour les enfants de tout le pays. En effet, les Alliances du Pérou ont été la première institution privée du Pérou à proposer une programmation complète, gratuite, spécialement conçue pour les plus petits, grâce à l’appui de l’Institut français.
Une première édition avec série web, concert, atelier de marionnettes, exposition virtuelle, narration de contes, entre autres, a été réalisée du 17 mai au 14 juin. Lors de cette première, Hervé Tullet, artiste français de renom, a vu son exposition virtuelle traduite à l’espagnol pour la première fois et la Compagnie Coppélius qui, en sus d’offrir une représentation théâtrale en direct via Zoom et Facebook live, a réalisé un atelier personnel et accompagné pour 15 enfants.
En raison du grand succès du festival, la 2e édition de Travies@s a été lancée du 17 juillet au 12 septembre, cette fois avec une programmation encore plus riche et inclusive. Liliana Chambi a raconté plusieurs contes de Jean de la Fontaine en langue des signes, tandis que Yaritza Lagos a fait un bref récit pour les enfants de la façon dont le monde a été créé depuis la cosmovision andine en langue quechua, traduit en espagnol et en français.
Junior Garcia a offert 4 ateliers de langue des signes dans lesquels les enfants apprennent des phrases simples pour communiquer avec les personnes malentendantes. De son côté, David Pimentel a offert un atelier de dessin dans lequel il a proposé aux enfants de dessiner les icônes les plus importantes de France comme la Tour Eiffel et la Seine. Nous avons, sans aucun doute, pu apprécier le talent de chaque participant. Lucas Zileri, artiste national de premier plan, avec ses ateliers de jonglage avec des feuilles de papier, un balai, des bas et des sacs en plastique a su enthousiasmer les petits.
Dans cette édition a également été lancé le programme « Aventuras en casa : défis écologiques », qui cherche à sensibiliser les enfants à la protection de l’environnement à travers des exercices simples.
Avec la participation de Martin Molina avec un théâtre de marionnettes intitulé « Flores Nevadas », dans lequel il raconte l’histoire de Juancha et Mariacha, des paysans andins qui voient leur tranquillité perturbée par des bruits étranges, il promeut l’autonomisation des femmes et la protection des Andes péruviennes. En fin de programmation, les enfants ont pu écouter 3 contes en français d’Éric Puybaret, Anne-Gaëlle Balpe et Jérôme Ruillier avec Isabel Meléndez.
Mais c’est sans doute les 2 concours de cabanes qui resteront le plus marqués dans les mémoires et qui auront permis aux enfants et à leurs parents de s’amuser tout en recréant ensemble un monde sécurisant dans ce contexte anxiogène.
Ainsi, les Alliances Françaises de Lima et du Pérou ont su une nouvelle fois conjuguer leurs efforts pour continuer à soutenir les artistes nationaux et internationaux qui ont été lésés par l’arrêt de leurs activités lors de la pandémie. Par ailleurs, ce festival a eu l’intérêt d’attirer un nouveau public lors des activités culturelles avec des propositions novatrices et qui encouragent la réflexion d’un pays inclusif, respectueux de son environnement et de sa société et au service des nouvelles générations, durement touchées psychologiquement par la quarantaine, toujours en cours pour eux, près de 6 mois après le début de l’état d’urgence.
Diana Ramos, médiatrice culturelle, Alliance Française de Lima