La présence arménienne en Amérique latine est un phénomène relativement récent. Elle se manifeste, entre autres, à travers les nombreuses villes appelées « Armenia[1] », comme Armenia en Colombie. La similitude lexicale entre ce pays d’orient et cette ville moyenne du centre de la Colombie n’est pas le fruit du hasard. À l’origine, la ville s’appelait Villa Holguín, mais sous l’impression des informations mondiales sur le génocide arménien en 1894-1897 (massacres hamidiens), la ville a été rebaptisée en Armenia.
À l’initiative du directeur de l’Alliance Française d’Armenia (Colombie) César Duarte, le contact a été établi avec l’Alliance Française d’Arménie à Erevan. L’accueil spontané et chaleureux de Suzanne Gharamian, directrice de l’Alliance Française d’Arménie et de son équipe, a permis d’entamer une coopération fructueuse entre les deux réseaux homonymes. Une première date de rencontre pour les apprenants des deux alliances a été décidée.
Le 28 mai deux groupes d’apprenants ont donc pu commencer à échanger. Ce premier contact a été utilisé pour les présentations des deux pays, illustrées par des documents audiovisuels sélectionnés par les étudiants. Au cours de cet échange, les apprenants ont véritablement dialogué en se posant des questions qui ont démontré à l’évidence tout l’intérêt que les uns et les autres portaient à cette rencontre. Les « Arméniens » commençaient même à évoquer de futurs voyages, au-delà de la réalité virtuelle.
Il convient, bien sûr, d’insister sur la force motrice de cet évènement, à savoir l’apprentissage commun de la langue française que les apprenants d’Arménie et d’Armenia semblaient tous très fiers d’utiliser afin de mieux se connaitre, de mieux communiquer. La langue a parfaitement joué son rôle unificateur, son rôle de rapprochement des cultures.
Les deux Arménies se sont engagées à poursuivre les contacts de manière régulière. Désormais, tous les derniers jeudis du mois, les apprenants pourront échanger sur différents sujets de prédilection à 09h00 colombienne (UTC-5) et à 18h00 d’Erevan (UTC+4).
La prochaine réunion sera consacrée à la présentation des deux villes. Dans le même temps, il a été décidé par la proposition de Mme Gharamian, que chaque ville sera présentée d’abord par les représentants de l’autre ville (suite à des recherches faites sur Internet ou ailleurs). Et la présentation sera ensuite complétée et enrichie par les représentants de cette ville même. C’est un format très efficace de communication qui permettra à chacun des participants de prendre une part active au projet, et ne pas être un auditeur passif.
La saveur du café colombien (Armenia se situe au cœur de la zone de production du café) et l’odeur vanille du papier d’Arménie continueront donc de se mêler au sein de la francophonie.
[1] Il existe également des villes homonymes au Salvador, Guatemala, Honduras et Equateur.
Pierre Thomas, professeur de français à l’Alliance Française d’Armenia Colombie
Sona Malintsyan, journaliste au Courrier d’Erevan