C’est avec cette envie que les lecteurs de Kiffe Kiffe Demain sont venus remplir l’Alliance Française Cambridge ce samedi 7 mars. Faïza Guène, romancière dont les œuvres furent traduites en près de vingt-cinq langues, a échangé longuement avec les différentes personnes venues lui parler de son premier roman. Parmi elles, bien-sûr, des élèves préparant le A-level en Français (équivalent du baccalauréat au Royaume-Uni), que leur professeure avait su diriger vers cette conférence qui tombait à pic.
En effet, le roman est au programme pour ces élèves de 17 à 18 ans. On comprend alors combien il leur était précieux de pouvoir échanger avec l’autrice.
La discussion fut riche, variée et d’un grand secours pour ces jeunes étudiants.
On y aborda des thèmes comme le lien entre l’auteur et l’œuvre, la question de la diversité, la part de l’autofiction, mais aussi le choix du décor et du style. On y parla aussi de cette banlieue des années 2000 et de cette langue de la jeunesse chère à la romancière qui assume et revendique : « Je suis fière de faire entendre une langue populaire jusqu’alors inaudible ». Née de parents algériens et élevée dans un quartier de banlieue parisienne, c’est tout naturellement que Faïza Guène, âgée à l’époque de 17 ans, a fait de la banlieue le décor de son roman, bien qu’elle rejette l’étiquette simpliste de « livre sur la banlieue ».
Pendant près d’une heure, ce qui se voulait comme une discussion interactive s’est même emparé de sujets profonds sur le monde du livre et le rapport que l’on entretient toute sa vie à sa classe sociale. Ce fut l’occasion pour le public, majoritairement anglophone, d’échanger sur des réalités à la fois si lointaines et si proches.
Cet échange en présence de la romancière, soutenue par l’équipe et le public, compte à coup sûr parmi les grands moments de la vie culturelle de l’Alliance Française Cambridge.
Gaël Blaison, équipe culturelle de l’Alliance Française Cambridge