Les 8 et 9 novembre 2019 s’est tenu à Rome le deuxième Colloque international sur la langue française organisé par la Fédération des Alliances Françaises d’Italie. Le président Raffaele Romano illustre les raisons du choix de l’Afrique et la situation du réseau italien.
Le 2e Colloque international sur la langue française organisé par la Fédération des Alliances Françaises d’Italie s’est déroulé les 8 et 9 novembre derniers dans le cadre de l’Université La Sapienza de Rome. « Le sujet choisi pour ce rendez-vous de formation » – précise Raffaele Romano, président de la Fédération italienne – « a été déterminé par le dernier rapport sur la situation de la langue française dans le monde de l’OIF : l’Afrique, non seulement compte déjà aujourd’hui le plus grand nombre de francophones de la planète, mais, par son dynamisme démographique, se projette vers le futur en tant que continent de plus en plus déterminant pour la diffusion de la langue française dans le monde. Nous avons voulu inviter des spécialistes des universités du Togo, Gabon, Côte-d’Ivoire, Sénégal et Cameroun, pour offrir aux professeurs des écoles italiennes et à nos collègues des Alliances une formation utile à comprendre cette situation, afin de bien opérer vers le développement partagé et commun. En effet, faisant trésor de l’expérience et de l’honneur qui m’ont valu de représenter d’abord mon Alliance et puis la Fédération italienne, je suis convaincu que notre réseau pourra faire face aux défis de la globalisation et des transformations mondiales seulement avec une plus forte coordination et valorisation des actions locales, que la Fondation pourra planifier. D’ailleurs, le président de notre Fondation, M. Alain-Pierre Degenne, nous a envoyé un message très chaleureux pour l’ouverture des travaux, nous rappelant les missions principales de l’Alliance Française, notamment celles concernant l’avenir de notre mouvement dans une perspective francophone ».
Aux deux journées de formation ont participé une centaine de professeurs FLE des écoles italiennes et des Alliances Françaises d’Italie. Les leçons des spécialistes de l’université, MM. Alain Laurent Aboa, Koffi Ganio Agbefle, Giovanni Agresti, Cheick M. S. Diop, Oreste Floquet, Ladislas Nzessé et Marilia Sabatino, ont été suivies par des ateliers sur la didactique de la civilisation en classe de FLE, tenus par les équipes des formateurs et professeurs des Alliances d’Italie. Les interventions de Mme Gisella Langé (ministère de l’Instruction d’Italie – MIUR), M. Emilian Cioc (AUF Europe de l’Ouest) et M. Alexandre Wolff (responsable Observatoire de la langue française – OIF) ont souligné le dynamisme des collaborations institutionnelles de la Fédération italienne. La participation et les témoignages de plusieurs partenaires de projet : Mmes Micaela Rossi (DoRiF Université) et Sophie Stallini (ambassade de France en Italie), MM. Denis Fadda (La Renaissance française) et Alexandre Holle (Chambre de Commerce de Paris Ile-de-France), à leur tour ont mis en valeur la richesse de l’offre de formation que les Alliances d’Italie, à travers leur Fédération, réalisent sur l’échelle nationale. Enfin, cette initiative a bénéficié du soutien de RFI et France 24 qui ont mis à la une l’événement sur leurs réseaux médias, pour diffuser les informations présentes sur le site web dédié :
www.alliancefr.it/afrique
« Le réseau italien », conclut M. Romano, « investit depuis 2016 sur la numérisation et le renouvellement pédagogique apportés par les TICE (Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement). Toutes nos formations se complètent par l’utilisation d’une plateforme d’apprentissage qui héberge les documents des formations mais aussi les développements critiques utiles à chaque argument. Nous sommes en train d’expérimenter les bienfaits d’une démarche visant à la valorisation des projets et des actions locales à travers leur propulsion sur l’échelle nationale. Ce qui veut dire, par exemple, qu’une Alliance Française proposant des cours de langue sur son territoire, peut bénéficier, grâce à l’action de la Fédération, d’une réelle valorisation de son offre, reconnue officiellement par le ministère italien. D’autres conventions avec des acteurs institutionnels sont à l’étude. L’essentiel c’est que la dimension du réseau, national dans le cadre des fédérations, européen ou bien mondial dans le cadre de la Fondation Alliance Française, ne soit plus seulement utile aux démarches de fédération et défense de la marque Alliance Française, mais devienne fondamentale pour l’interaction avec les autres institutions culturelles, le monde des entreprises etc. La coordination signifie pour nous l’écoute et la valorisation des idées qui proviennent de la base associative, le plein respect des choix activés par chaque Alliance Française, la conscience de vivre une évolution commune qui respecte les valeurs fondantes de l’association ».
Giuseppe Martoccia, CTS Fédération des Alliances Françaises d’Italie