Une nouvelle rubrique d’information mensuelle à l’Alliance Française de Zurich s’intitule « Saviez-vous que ». Elle a pour but de vous faire part de faits ou d’événements marquants au sein de son établissement.
Saviez-vous que ?
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L’Alliance Française de Zurich a été créée en 1889 ?
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Et que l’Ecole de français de l’AFZ l’a été en 1952 ?
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Des études sérieuses montrent que lire augmente la durée de vie ?
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Et que la bibliothèque de l’AFZ dispose de plus de 12 000 ouvrages ?
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500 est le nombre des membres et sympathisants de l’AFZ ?
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Et que plus de 120 apprenants fréquentent depuis des années l’Ecole?
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Sophie Lussault a remplacé en juillet 2019 Véronique Martin-Weber. Et que Véronique Martin-Weber a dirigé avec compétence l’Ecole pendant 14 ans ?
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L’AFZ a apporté en mai son aide pour l’enseignement de l’éloquence aux élèves du Lycée Français de Zurich choisis pour participer au concours international de discours organisé à Kiev ?
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Et que deux nouveaux partenariats ont été réalisés en juillet, l’un avec le Club VIE et le second avec les JEUDIS FRANCOPHONES ?
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Plus de 125 personnes à l’hôtel Glockenhof de Zurich ont assisté le 28 mai à la conférence sur « l’Esprit français » présentée par Metin Arditi ?
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Et qu’un film (de 37 minutes) comportant de larges extraits de cette conférence peut être vu sur le site de l’AFZ ainsi que sous https://vimeo.com/342594584 mot de passe Helen ?
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Un article journalistique résume cette importante soirée (ci-après).
La conférence sur « l’esprit français » du 28 mai 2019 à Zürich
Que ce soit à Tokyo, New-York, Vienne ou Madrid, personne ne vous dira que la France laisse indifférent. Mais qu’a-t-elle donc de particulier cette France ? Qu’est-ce qui sous-tend sa spécificité ?
Métin Arditi évoque « l’esprit français », héritage acquis au cours de l’histoire qui perdure encore aujourd’hui, comme l’essence de ce qui fait la France : sa renommée, sa culture et son art de vivre. Son paradoxe aussi.
C’est avec un immense plaisir que l’Alliance Française de Zürich a reçu le mardi 28 mai dernier Métin Arditi qui a pu, au cours de cette soirée, développer son propos traduit dans son livre « Dictionnaire amoureux de l‘esprit français ».
Mais que faut-il comprendre exactement par « esprit français » ? commence par demander Jacques Lévy, Président de l’Alliance Française de Zürich au début de la conférence.
Pour répondre à cette question centrale, qui finalement représente le coeur de la problématique abordée, Metin Arditi évoque une règle de la comédie française comme élément déclencheur de la compréhension de l’esprit français, de par la réplique de Dorante dans « la critique de l’école des femmes » qui y est inscrite : « Je voudrais bien savoir si la plus grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire »…
A partir de cette petite phrase s’expliquent alors toutes les émanations de cette idée de plaire comme autant de représentations de l’esprit français, que Metin Arditi qualifie de sublime. De la haute couture à la gastronomie sans oublier l’oenologie et bien d’autres domaines encore, tout se concentre autour l’apparat, du goût du panache et du besoin de brio jusque dans l’art de la conversation, à la fois « profonde et légère », « sublime et sans nuages », dont Jean de la Fontaine en ferait l’ambassadeur le plus emblématique.
Cependant, il y a bien un « mais »… En effet, « l’esprit français amène à une explosion de génies, dans le domaine des arts notamment, mais « porte les germes » de ce qui caractérise la société française actuellement. Metin Arditi nous explique qu’il est impossible de plaire en restant enfermé; pour que le brio puisse s’exprimer, une théatralité s’avère nécessaire.
La France porte ainsi un certain mépris à l’égard du « besogneux ».
L’esprit français s’articule ainsi sur tous les éléments liés au paraître, fédérateurs de merveilleux talents mais aussi avec tous les travers qu’ils supposent.
Vous l’avez deviné, le « dictionnaire amoureux de l’esprit français » peut se comprendre comme la traduction d’un « phénomène social » issue d’un regard extérieur sur la société française tel un « promeneur » qui la découvre et l’analyse avec lucidité et sans détours.
Céline Dauban