Les naissances procurent toujours une émotion certaine. La première édition du festival de théâtre jardin à l’Alliance Française de San Salvador du 26 février au 1er mars dernier n’a pas fait exception. Le concept est simple : profiter de la saison sèche pour produire des pièces de théâtres en plein air dans les jardins de l’Alliance. Cela nécessite parfois un peu d’adaptation en terme de mise en scène un peu d’inconfort pour le public, mais cela génère une ambiance incroyable et la qualité de l’écoute des artistes est incroyable.
Point d’orgue de sa programmation culturelle de février entièrement consacrée au théâtre, ce festival a fait l’unanimité tant du côté des artistes que de celui du public. La participation d’une quinzaine de volontaires, tous élèves de l’Alliance a permis une organisation rodée qui n’a jamais laissé place à l’improvisation alors que le sens commun penserait aisément que théâtre et improvisation se mêlent souvent au point de parfois ne plus pouvoir se dissocier.
L’Alliance Française a choisi comme parrain de ce 1er festival Roberto Salomon, franco-salvadorien, metteur en scène et directeur de théâtre du Teatro Poma de San Salvador. Celui-ci a participé à la construction de la programmation de l’événement et a fait bénéficier l’équipe de l’Alliance Française de son expérience et de son savoir-faire en la matière.
Le festival s’est ouvert par une table ronde ayant pour thème : « L’état du théâtre au Salvador », échange auquel beaucoup d’artistes et d’amateurs de théâtre ont participé. Beaucoup de questions ont été posées ; quelques idées et initiatives ont vu le jour. Parmi elles, l’idée de créer une fédération nationale du théâtre salvadorien. L’Alliance Française suivra et accompagnera bien entendu autant que faire se peut cette initiative.
Les trois soirées qui ont suivi ont donné lieu à la présentation de trois œuvres, chacune d’elles dans des genres différents. Le 27 février la compagnie salvadorienne La Bocha teatro a ainsi présenté « La fiesta » une comédie grinçante sur les relations familiales. Le lendemain, la compagnie El teatro del Azoro a proposé « Made in El Salvaldor », un drame social sur la condition des femmes ouvrières au Salvador. Le festival s’est clôturé le vendredi 1er mars avec la présentation successive de deux créations franco-salvadoriennes « Not in my name » et « Alquimia#1 ». Une réflexion sur la question de l’identité et du genre.
L’Alliance Française a absolument tenu à ce que l’ensemble de ces spectacles soit entièrement gratuit. Elle a sollicité pour cela l’appui de l’entreprise Telus internacional qui a accompagné l’initiative à hauteur de 2000$.
Le public est venu en masse pour cette première édition. Plus de 700 personnes se sont ainsi déplacées sur les quatre soirées pour profiter d’une forme d’art bien trop souvent considérée comme élitiste ou confidentielle.
Ce festival connaîtra, à n’en pas douter, une deuxième édition en 2020. C’est du moins ce qu’espèrent le public et les artistes, ravis de l’initiative.
Max Vasseur, directeur, Alliance Française de San Salvador