Avec 51% d´habitants d´origine africaine, soit 97 millions de personnes, la population noire et métisse du Brésil est la 2e plus importante au monde. Depuis 15 ans, le 20 novembre a été retenu à São Paulo, à Rio de Janeiro et dans d´autres villes brésiliennes comme « Jour de la conscience noire ». Cette date correspond à l´anniversaire de la mort de Zumbi dos Palmares, esclave rebelle tué par l´armée portugaise en 1695, véritable figure de la lutte contre l´oppression. Férié, le « Jour de la conscience noire » est un événement majeur pour le pays et est très largement célébré pendant toute la durée du mois de novembre.
Cette problématique était ainsi au coeur des tournées coordonnées par la délégation générale des Alliances Françaises au Brésil. La chanteuse de jazz, Mina Agossi, a été invitée avec son trio pour l’occasion dans les villes de Rio de Janeiro, Porto Alegre, São Paulo, Campinas et Niteroí afin de présenter son dernier album UrbAfrika, retour aux «énergies organiques» de son pays d´origine, le Bénin. La DGAF a également organisé une tournée de Paula Anacaona, auteure, traductrice et éditrice française. Celle-ci a fondé en 2009 les éditions Anacaona, afin de donner à la littérature afro-brésilienne une plus grande visibilité dans l´hexagone et vient également de publier son premier roman Tatou. Elle est intervenue à l´Alliance de Salvador, où elle a participé à une table ronde sur la littérature noire en compagnie du dramaturge Aldri Anunciação, à celle de Recife pour un débat avec l´écrivain Raimundo Carrero ainsi qu´à la Feira do Livro de Porto Alegre. À l´Alliance Française de Rio de Janeiro, elle était aux côtés de Conceição Evaristo, figure incontournable de la littérature afro-brésilienne, qui a, par ailleurs, fait la une du principal journal brésilien, O Globo, pour le jour de la conscience noire.
Plusieurs Alliances Françaises du Brésil ont donc proposé une programmation culturelle dédiée à ce mois tout particulier. À Salvador de Bahia, où la part de la population déclarée métisse ou noire est la plus importante du pays, la « conscience noire » était au centre des événements organisés : concert du chanteur Tiganá Santana accompagné du guitariste Jorge Solovera, prestation du conteur François Moïse Bamba, projection documentaire Makala d´Emmanuel Gras, suivie d’un débat animé par le directeur de l’Alliance Française, Mamadou Gaye.
Clara Lopez, service culturel, Alliance Française de Rio de Janeiro
Janvier 2019