Participer à l’intégration régionale des territoires français du Pacifique fait aussi partie des missions de l’Alliance Française de Suva. Son équipe travaille donc régulièrement avec des partenaires de Nouvelle-Calédonie ou de Wallis-et-Futuna. Ce fut le cas pour l’exposition « Coutume kanak » présentée en septembre.
L’ambiance est solennelle pour la cérémonie de la coutume. Devant plus de 150 personnes venues découvrir son travail ce jeudi 20 septembre, le photographe et aquarelliste Sébastien Lebègue se présente humblement et dépose l’igname et les tissus offerts devant la directrice de l’Oceania Centre de Suva. Il la remercie de l’accueillir dans ce lieu choisi par l’Alliance Française pour exposer « Coutume kanak », un ensemble de 54 photographies et 24 portraits à l’aquarelle, reflets de plusieurs mois de travail en Nouvelle-Calédonie entre 2014 et 2015.
Sébastien Lebègue est un artiste exigeant, perfectionniste, soucieux du message à faire passer auprès du public. Plein de respect, il porte un regard presque d’anthropologue sur ses sujets. Résidant à Tokyo, il a préparé cette exposition en lien étroit avec Thomas Feldstein, le directeur de l’Alliance et Charlotte Tassel, la directrice culturelle. Avec eux, il a défini la scénographie de l’exposition installée dans la galerie de l’Oceania Center, au sein de l’Université du Pacifique Sud, et qui présente les aspects les plus importants de la coutume kanak. Cette expression recouvre l’ensemble des pratiques cérémonielles qui accompagnent toutes les étapes de la vie des kanak de Nouvelle-Calédonie et qui restent très vivantes encore aujourd’hui. Sébastien Lebègue a déjà présenté son travail au Centre Tjibaou de Nouméa en 2015, puis à l’Institut Français de Tokyo en 2016 et à Avignon en 2017. Il en a tiré un livre, qui sort ce mois-ci en librairie.
Le public apprécie les photos en noir et blanc des scènes de nuit, s’émerveille des couleurs chaudes des photos de mariage et pose devant le mur des portraits à l’aquarelle. Tout autant que le propos, la qualité d’impression des photographies de l’exposition intéresse les visiteurs, peu habitués à ce niveau de technique aux Iles Fidji.
Les textes qui accompagnent les photos sont lus avec attention et suscitent des commentaires sur les parallèles entre les pratiques kanak et fidjiennes. Rapprocher des voisins qui ne se connaissent pas, voilà donc un des objectifs de l’exposition. Car les Iles Fidji et la Nouvelle-Calédonie ont beau être voisines, les relations culturelles ne sont pas si fréquentes, malgré une proximité aussie online casinos mélanésienne évidente. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, conscient du besoin de rapprochement, a apporté son soutien à l’organisation de l’exposition. Et puisque la Marine Nationale a participé au transport des pièces de l’exposition depuis Nouméa, on peut dire que le partenariat est complet !
Thomas Feldstein, directeur, Alliance Française de Suva, délégué général de la Fondation AF aux Ïles Fidji et Tonga