La France est un acteur important de la scène culturelle et artistique paraguayenne. L’un des axes de la coopération culturelle d’influence se développe à travers les Prix. Le Prix artistique Matisse, qui fête cette année ses vingt ans, est devenu une institution. Le Prix Curie, destiné à valoriser l’esprit scientifique en milieu scolaire, célèbre en 2018 ses 16 ans. Deux nouvelles initiatives ont été prises par l’ambassade et l’Alliance Française, pour encourager les arts visuels et audiovisuels : le prix Hippolyte Bayard, destiné aux photographes, et le prix Lumière, destiné au cinéma. Ces initiatives dans le domaine artistique impliquent toujours des partenaires paraguayens et des partenaires français de prestige : la Cité des Arts et la FEMIS, qui accueillent les vainqueurs après une année de cours de français à l’Alliance. La France est le seul pays développant au Paraguay, et dans la durée, ces actions culturelles d’influence, qui soutiennent l’attractivité de notre pays et nous placent au premier rang des références culturelles et intellectuelles au Paraguay.
Depuis de nombreuses années, l’impact culturel de la France au Paraguay est manifeste. Pour illustrer cette situation, l’année 2018, grâce à la parfaite collaboration entre l’ambassade de France et l’Alliance Française, aura sans le moindre doute marqué un pas indiscutable. En effet, depuis ces derniers mois, quatre Prix ont été reconnus essentiels sur la scène intellectuelle paraguayenne.
- D’abord, le Prix Matisse encadré par l’association “Gente de Arte” qui fête ses 20 ans consécutifs de vie fructueuse, et qui avec son jury – dans lequel coopérait Claire Luna, critique et historienne de l’art française -, a mis à l’honneur Marcela Dioverti Bordon avec son travail “Estancia Doble” (œuvre picturale combinant la vidéo et animant ainsi la surface de la toile, donnant vie et mouvement aux êtres représentés). 23 artistes au total ont participé à ce Prix, – mené en symbiose avec l’association “Gente de Arte” -, devenu localement une référence des Arts Visuels et qui permet à son lauréat d’étudier le français durant une année à l’Alliance Française et d’expérimenter une résidence de deux mois à la Cité des Arts de Paris grâce à la participation indispensable de l’Institut Français. Afin de célébrer la persistance et l’impact de ce Prix né un peu avant le millénaire, une exposition des 20 artistes sélectionnés présentant chacun une œuvre choisie est organisée dans la Résidence de France, et rassemblera ainsi un des aspects majeurs de la création contemporaine nationale.
- Un nouveau prix né en 2018 et qui a triomphé dès la première année, est le Prix Hippolyte Bayard destiné aux photographes et qui pour sa première édition a mis en compétition 37 participants. Un ex Prix Matisse, Alfredo Quiroz, qui avait déjà pu vivre la résidence de la Cité des Arts, repartira donc en 2019 durant deux mois vers ce lieu emblématique et se consacrera de nouveau à sa production parisienne, après un stage de langue française à l’Alliance, comme cela s’était déjà produit en 2017. Unanimement reconnu par un jury établi en trois lieux distincts, (Paris, Assomption et Buenos Aires) le Docteur Quiroz, de profession hématologue, a été une seconde fois primé ,mais cette fois avec une œuvre photographique “Réflexions Nocturnes”. Ce Prix remis par l’Ambassadeur de France, Madame Sophie Aubert, sur la principale place publique d’Assomption lors du vernissage de l’exposition de son travail – désormais accessible à tous -, a donc marqué la nouvelle collaboration officielle entre l’association locale des photographes d’Art “Ojo Salvaje”, l’Alliance Française et l’ambassade de France.
- Mais, le grand retentissement parmi les prouesses les plus conséquentes, s’est révélé être le Prix Lumière 2018. Dernier apparu, associant comme le précédent une des plus prestigieuses organisations locales des professionnels de l’Image, la CAMPRO, la mission diplomatique, le Fonds National pour la Culture au Paraguay (FONDEC) et l’Alliance Française.
Ayant pour finalité d’activer la production de documentaires, cette récompense permettra au premier paraguayen de l’histoire d’intégrer l’université d’été de la Fémis dès mai 2019 prochain. Juan Lopez Pereira avec son documentaire “Templo Vacio” sera donc le premier à bénéficier de cette expérience remarquable et formatrice durant deux mois au cœur de la vie cinématographique parisienne, et sans trop besoin de se perfectionner dans la langue de Molière qu’il possède déjà à un niveau intermédiaire.
21 jeunes talents, n’ayant pas encore atteint les 30 ans, ont donné vie à ce concours qui permet au Paraguay de s’inscrire dans la liste des 15 pays qui chaque année alimentent l’université d’été grâce à un documentaire de qualité qui a eu le mérite d’ouvrir les portes d’une des dernières léproseries de la Nation.
- Enfin et non des moindres, le Prix Curie qui a quant à lui soufflé ses 16 bougies en 2018, ne cesse aussi de prendre une envergure respectable dans le domaine de la recherche scientifique expérimentale en milieu scolaire. Cette année encore ,29 collèges venus de divers horizons et contrées ont participé le jeudi 4 octobre dernier à ce rassemblement dans les locaux de l’Alliance ,afin de définir le meilleur projet pouvant avoir une application civile capitale pour le pays. C’est cette fois-ci, la ville d’Encarnacion (en frontière avec l’Argentine) et son collège Baptiste dans le département d’Itapua qui a remporté les honneurs. Le projet a proposé un dispositif sécuritaire pour les vélos qui par ses capteurs permet de détecter le danger pour les cyclistes et d’éviter ainsi les accidents sur la voie publique. Composé d’un jury constitué de personnalités scientifiques et en collaboration avec le Ministère de l’Education Nationale (MEC), le Comité National de la Recherche Scientifique et Technique (CONACYT), le programme 2018 s’est révélé de bon niveau et a mis en lumière les jeunes talents naturellement prédisposés vers le progrès, qui auront de fait un accès facilité à notre langue.
Par ces 4 épreuves, c’est un véritable championnat d’ingéniosité et de virtuosité que la présence française développe et maintient en terre guaranie, plaçant ses institutions culturelles au rang des références en la matière et avec un brio non négligeable. Une fois de plus, le mot “Alliance” a pris sens et donné à la France une résonance enviable !
Dominique Scobry, directeur, Alliance Française d’Assomption