Durant trois journées intenses, l’Alliance Française d’Assomption a été le siège de rencontres d’historiens spécialistes du XIXe siècle paraguayen et ont ainsi permis de remettre en place des idées plus ou moins fantaisistes concernant un des moments clés et tragiques de l’Histoire du Paraguay.
Grâce à l’ambassade de France et au secrétariat à la Culture du Paraguay, le colloque historique – pour la première fois de nombreux experts internationaux venus de France (Université/Paris VII), d’Allemagne (Université de Cologne), du Brésil ( Université de Rio, Université de Bahia,..) d’Argentine (Université de Buenos Aires, de la Plata, de Formosa,…), des États-Unis (Grand Valley State University), mais également des locaux (Université Catholique, Académie Paraguayenne d’Histoire, etc..) étaient réunis à Assomption – a permis d’échanger et de partager avec le public local les avancées et les découvertes suite aux investigations dans les Archives de la Nation.
Le sujet principal autour duquel s’est orienté le séminaire a été celui du “Livre d’or”, trésor d’orfèvrerie exposé pour l’occasion dans la salle d’exposition des Archives. Récupéré après négociations avec le Brésil voisin, le document historique pesant près de 10 kilos de métaux précieux (or et argent) contient en réalité les manifestations contraintes des dames paraguayeennes qui en 1867 ont été invitées à déclarer officiellement leurs possessions de bijoux, d’objets en or, etc…afin de soutenir l’effort de guerre que la Triple Alliance (Brésil, Argentine et Uruguay) imposait alors au Paraguay.
Autrefois considéré comme une liste de donations héroïques faites à l’État, le document rédigé sur parchemin est aujourd’hui perçu comme un inventaire à partir duquel le Chef de l’État décida de prélever 20% du total des bien mentionnés pour la défense du pays. L’occasion s’est prêtée pour faire le point et le bilan des connaissances sur le contexte historique et les différents aspects de la société paraguyenne (1850-1880).
Lieu de débats d’idées, l’Alliance Française a fait honneur à son nom, devenant un exemple parfait d’entente entre les professionnels alliés autour d’un sujet commun et qui ont durant leur séjour fait progresser le dialogue entre les Nations, contribuant ainsi à la cicatrisation des blessures du passé.
Dominique Scobry, directeur, Alliance Française d’Assomption