Les relations culturelles entre le Guatemala et la France sont riches, diverses et fécondes. Opérateur culturel de l’Ambassade de France dans le pays, tête de réseau centre américain et siège de la délégation générale régionale, l’Alliance Française de Guatemala y prend une part active.
Le lancement de sa saison culturelle 2017, qui a réuni autour du plasticien guatémaltèque Eny Roland Hernandez Javier, du trompettiste Romain Leleu et du pianiste Ghislain Leroy plus de 700 personnes ; le colloque Médecine et écriture réalisé par le laboratoire Babel de l’Université de Toulon et l’université San Carlos de Guatemala qui a été suivi par un public de 300 scientifiques, étudiants et écrivains; la résidence de la clarinettiste française Romy Bischoff qui s’est conclue par un concert avec l’orchestre symphonique national au théâtre national devant un public de 1 500 personnes, comme les publications présentées récemment à la Maison de l’Amérique latine à Paris, montrent son dynamisme.
Année de commémoration du cinquantenaire de la remise du Prix Nobel de littérature à Miguel Ángel Asturias, 2017 est, de fait, une année importante pour les relations culturelles franco-guatémaltèques. Nul besoin de rappeler ici les liens étroits que l’écrivain avait tissé avec la France où il a vécu de nombreuses années, écrit plusieurs de ces œuvres, été diplomate et où il est enterré. À ce titre, l’ambassade de France et l’Alliance Française de Guatemala prévoient la présentation en décembre prochain d’une exposition intitulée Miguel Ángel Asturias et la France, réalisée par l’Alliance Française avec l’appui de l’Institut français d’Amérique centrale et de la Bibliothèque nationale de France qui conserve le fonds Asturias légué par l’écrivain dans son département des manuscrits.
C’est dans cet heureux contexte que deux numéros spéciaux des Lettres Françaises dédiés au Guatemala ont été récemment publiés : Le premier, édité en espagnol le 14 juillet dernier à 26.000 exemplaires comme supplément culturel du quotidien guatémaltèque El Periódico, a été présenté dans le cadre de la Journée de la France du Salon du livre de Guatemala, FILGUA. Le second est sorti en France le 31 août.
Les Lettres Françaises, est une des revues littéraires françaises parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses. Elle a été fondée par Jacques Decour et Jean Paulhan en 1942, dirigée par Aragon de 1953 à 1972, elle l’est aujourd’hui par Jean Ristat. La revue défend les écrivains de talents en particulier les jeunes créateurs. Elle est ouverte à toutes les écritures et a une dimension internationale.
Intitulé Francia-Guatemala, le numéro des Lettres Françaises publié en espagnol a souhaité montrer à l’aide de quelques exemples les liens étroits qui unissent les deux pays dans le domaine culturel. Le numéro en français a été l’occasion de rappeler que la tradition littéraire héritée de la civilisation maya remonte à plusieurs siècles, comme l’atteste des textes fondateurs comme le Popol Vuj et le Rabinal Achi, que la création contemporaine guatémaltèque y est plurielle et qu’elle féconde des espérances ouvertes sur de nouvelles alchimies. En donnant la parole à des hommes et des femmes, écrivains, plasticiens, poètes photographes, musiciens ou archéologues remarquables, ces deux numéros spéciaux ont vocation à faire mieux connaître la richesse de la culture guatémaltèque en France, et à montrer l’importance des liens culturels et amicaux qui unissent nos deux pays.
Ces deux numéros spéciaux ont été présentés le 4 septembre dernier, à la Maison de l’Amérique latine à Paris, par le directeur général de l’Alliance Française de Guatemala, le rédacteur en chef et le directeur des Lettres Françaises, ainsi que le directeur de la librairie Sophos, au cours d’une soirée présidée par M. Marco Tulio Chicas Sosa, ambassadeur du Guatemala en France, avec la collaboration de M. Jean-Hugues Simon Michel, Ambassadeur de France au Guatemala.
Cette soirée franco-guatémaltèque a également été l’occasion de présenter l’ouvrage poétique de Jean Ristat intitulé Le Pays des ombres, traduit en espagnol par Marc Sagaert et Alba- Marina Escalón et publié en juillet dernier au Guatemala par les éditions Sophos, avec l’appui de l’IFAC et de l’Alliance française.
L’ouvrage qui réunit trois textes de Jean Ristat Oh vous qui dormez dans les étoiles enchaînés, Tombeau de Monsieur Aragon et La Mort de l’aimé, fait revivre des êtres chers : le metteur en scène d’opéra, écrivain et essayiste Jean-Louis Martinoty, le poète, ami et père spirituel Louis Aragon et le compagnon Philippe Desvoy. Le deuil interminable s’écrit, à différentes périodes de la vie de l’auteur, 1983, 1998 et 2017. L’écriture y accouche de l’intime. La mort de l’autre dit la présence absentée de ceux qui ont l’ultime élégance de prendre congé avec la discrétion des anges.
L’ambassadeur Chicas a souligné l’importance de ces trois publications qui constituent, selon lui, « moment historique dans les relations culturelles entre les deux pays ».
Marc Sagaert, Directeur général de l’Alliance Française de Guatemala, délégué général régional de la Fondation Alliance Française pour l’Amérique centrale
www.les-lettres-francaises.fr
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