L’Alliance Française de Durban participe, à travers l’enseignement du français, à une meilleure intégration des enfants issus de familles réfugiées venant de pays francophones (Burundi et République Démocratique du Congo principalement). Certaines de ces familles ont été victimes des graves attaques xénophobes qui ont eu lieu en Afrique du Sud en avril 2015.
En 2012 l’ONG sud-africaine Refugee Social Services (RSS), qui milite pour les droits des populations réfugiées/immigrées, a contacté l’Alliance Française de Durban afin de proposer un cours de français aux élèves réfugiés récemment arrivés dans le pays. Inscrits dans plusieurs écoles publiques de la ville, ils ne pouvaient pas présenter le français comme épreuve de seconde langue obligatoire au baccalauréat sud-africain. Ils se retrouvaient dans une impasse, devant choisir entre le Zoulou ou l’Afrikaans notamment, langues dont ils n’avaient pas suivi l’enseignement. Ce problème impactait leurs résultats au baccalauréat.
Depuis 2013, l’ONG RSS finance ce cours grâce à une aide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. L’Alliance le lui facture à prix coûtant. Les besoins restent cependant nombreux ; le transport pose problème, la majorité habite les quartiers périphériques de la ville et n’ont parfois pas les moyens de payer le transport. Le matériel revient cher, depuis 2012 l’Alliance prête les livres aux étudiants qui ne peuvent les acheter. Cette année, grâce à un don d’Hachette FLE, 50 étudiants inscrits ont leurs propres livres.
Enfin, outre le volet pédagogique, ce projet vise également à une meilleure intégration de ces élèves. Ils côtoient à l’Alliance de jeunes sud-africains issus, pour certains, d’écoles privées. L’Alliance organise aussi des événements (table rondes, projections de documentaires) afin de sensibiliser la population de Durban sur la condition des réfugiés en Afrique du Sud et encourager le bien-vivre ensemble.
Vincent Frontczyk, directeur de l’Alliance Française de Durban