L’Alliance Française aux Émirats arabes unis, partenaire de l’événement.
INTERVIEW de Charles AZNAVOUR
Est-ce votre première visite à Dubaï, aux Émirats et dans les pays du Golfe ?
J’ai déjà visité Dubaï il y a longtemps, mais c’est la première fois que je viens en tant qu’artiste et je suis particulièrement ravi de revenir aux Émirats pour assumer ce rôle. Monter sur une scène inconnue est pour moi un grand plaisir car je suis une personne très curieuse et j’aime à découvrir la nouveauté. J’ai toujours eu cette envie de chanter aux Émirats arabes unis et cette occasion se présente enfin à moi. D’après mon expérience, le plus difficile est de faire ses premiers pas. A partir du moment où le public et les producteurs sont rassurés…. Cette année, ce fut le cas en Russie et en Angleterre. J’ai fait deux concerts à Moscou et un à Saint-Pétersbourg en 6 mois et à la demande du public j’ai également refait un deuxième concert au Royal Albert de Londres.
Vous avez chanté en français, en anglais, en espagnol, bientôt en berbère. Avez-vous déjà chanté en arabe ? Allez-vous chanter en arabe lors de votre concert à Dubaï?
J’aime chanter dans la langue de mon public et jusqu’à aujourd’hui j’ai chanté dans 8 langues. Malheureusement, l’arabe ne figure pas encore dans mon répertoire car je n’ai pas à ce jour de traductions de mes chansons en arabe…. C’est dommage c’est une langue que je trouve admirable et très mélodieuse lorsqu’elle est chantée, je pense entre autres à Oum Khalsoum qui la chante avec tant de verve et d’émotion.
Donc vous chantez majoritairement en français ! Après une telle carrière, est-ce important pour vous de chanter en français devant un public international ?
Si l’on se plonge dans l’histoire, la langue et la culture françaises ont toujours rayonné à travers le monde. Pendant des années, le français était même le langage officiel des plus grandes cours royales du monde. Le français est une langue très riche, variée, et au vocabulaire incroyable. Malheureusement l’anglais a pris le dessus et est la langue la plus populaire du monde, d’ailleurs je réponds à la plupart des autres interviews en anglais ! En revanche, oui, j’apprécie énormément de chanter en français et c’est la seule langue que j’utilise pour composer.
La France occupe-t-elle selon vous une place importante sur la scène culturelle internationale ?
Oui, grâce à notre cinéma, littérature, musique, théâtre, nous sommes partout. Mais la culture anglo-saxonne est tellement omniprésente que nous devons continuer à diffuser la culture française dans le monde. C’est aussi pour cela qu’une organisation comme l’Alliance Française est très importante et même essentielle aujourd’hui et pour les années à venir.
En novembre 2015 vous avez reçu un Award d’honneur lors de la cérémonie des NRJ Music Awards aux côtés de Shym, Louane… Que pensez vous de cette nouvelle génération d’artistes français ?
La relève est bonne, bien sûr l’écriture et le mode d’expression ont changé depuis ma jeunesse, mais l’émotion et l’amour partagés avec le public restent le même quel que soit soit le genre musical. Rap, chanson française ou rock, on ne peut pas comparer des mondes différents, mais l’on peut se réjouir de ce que ces artistes apportent à la vie de leur public. Ce que je dis souvent et ce que j’ai remarqué en regardant les différentes émissions que je suis régulièrement, c’est le fait que malheureusement beaucoup des jeunes artistes essaient d’imiter des figures déjà connues au lieu de créer leur propre univers. Le public n’a pas besoin d’une deuxième Madonna ou d’une deuxième Céline Dion mais il a besoin de ce qu’il ne connaît pas encore…
Bernard Frontero, directeur, AF de Dubai et Anne Cabanel, chargée de presse