Les professeurs de français de l’Alliance française de Lima (Pérou) donnent des cours dans le milieu carcéral péruvien.
En 2000, l’Alliance française de Lima a été sollicitée pour « assurer un enseignement du français sous la forme de cours à distance » dans l’établissement pénitentiaire Miguel Castro.
Conçu avec la mise à disposition d’un professeur au sein de l’établissement durant deux ans, le projet a dépassé le cadre linguistique et a trouvé une vitalité autour d’activités culturelles organisées par les détenus.
Cette ouverture au monde francophone permet d’apprécier les ressorts psychologiques qui animent les participants de cet atelier en milieu carcéral : l’exigence intellectuelle mise au service de l’apprentissage d’une langue étrangère, l’option culturelle en faveur d’un pays perçu comme le berceau des Droits de l’homme, l’espoir personnel en une réinsertion plus rapide dans la société civile grâce à des remises de peine en échange de temps de formation effectués pendant l’incarcération ou pour les meilleurs d’entre eux, la possibilité de suivre un cours de formation initiale en didactique du FLE à leur sortie de prison.
La mise en place des épreuves du DELF a été compliquée car la durée des épreuves et ne s’accommodent pas avec les horaires des visites et d’ouverture de la prison. Certains gardiens de prison ayant marqué un intérêt pour ce programme, ont suivi un enseignement du français auprès des détenus eux-mêmes.
La passation de ces épreuves n’est pas sans conséquence au moment de la remise en liberté. En effet, la position favorable qu’occupe le français au Pérou offre une possibilité de réinsertion. Un système de bourses intégrales permet de compléter le cursus des ex détenus jusqu’au niveau supérieur. Certains vont même plus loin puisqu’à l’issue d’une procédure de sélection, ils choisissent de présenter leur candidature au Cours de formation pédagogique de l’Alliance de Lima.